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Enquête

Universités, grandes écoles : des examens sous contrôle

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Les établissements scolaires du supérieur ont recours à des logiciels de télésurveillance pour organiser les épreuves de fin d’année. Parfois à la limite de la légalité.
Avec le télétravail, des salariés ont dû faire face à une surveillance accrue. (Photo Jérôme Leblois. Hans Lucas)
publié le 2 juin 2020 à 19h51

Quand Léa a appris que ses examens seraient télésurveillés, elle ne savait pas exactement ce que cela impliquerait. Pendant le premier partiel passé avec TestWe, elle a remarqué que la caméra de son ordinateur était allumée. «Certains étudiants ont fouillé dans les fichiers du logiciel et ont découvert qu'on était pris en photo», rapporte l'étudiante, mal à l'aise. «On ne sait pas si un surveillant nous observe, s'il y a un système de détection du regard ou si le son est lui aussi activé. On est dans le flou», déplore une autre étudiante dont l'école de commerce utilise WiseFlow. La singularité de ce logiciel ? Il dispose d'un système qui bloque toutes les autres applications pendant l'examen. Les deux étudiantes ne sont pas seules à s'alarmer d'un manque d'information sur le fonctionnement de ces dispositifs : beaucoup s'inquiètent pour leurs données personnelles.

Reconnaissance faciale

Dans toute la France, les établissements de l’enseignement supérieur ont dû trouver, en peu de temps, des solutions pour faire passer leurs examens à distance. Un certain nombre se sont tournés vers des logiciels de télésurveillance. D’après Benoît Sillard, président de TestWe, l’une des entreprises leaders du secteur en France, plus d’une centaine d’établissements français font désormais appel à ses services. Une fois instal