L'histoire de Mohamed Gabsi, 33 ans, mort à Béziers le 8 avril à la suite d'une interpellation de la police municipale pour avoir bravé le couvre-feu lors du confinement, se confond-elle avec celle de George Floyd ? Selon les forces de l'ordre, alors que Gabsi est agité, il est maîtrisé puis embarqué au commissariat. Que se passe-t-il dans le véhicule ? Les policiers disent qu'ils l'ont maintenu en position allongée, sur le ventre ; l'un d'eux se serait assis sur lui pour l'empêcher de bouger. Arrivé au commissariat, l'homme est inconscient ; il meurt peu après, malgré une tentative de réanimation. Le rapport d'autopsie, que Libé s'est procuré, indique qu'aucune des constatations ne permet d'expliquer «avec certitude» la cause du décès. Mais les légistes relèvent des éléments qui témoignent «d'un appui maintenu appliqué avec une force certaine en région cervicale» évoquant «l'application d'une surface plutôt large (genou, coude, poing…)». Un traumatisme qui paraît «avoir certainement participé au décès» en provoquant un «syndrome asphyxique». Pour Houda Gabsi, la sœur de la victime, le parallèle avec Floyd est évident : «Comme lui, il était plaqué à terre, menotté, et il n'arrivait plus à respirer.» L'avocat des policiers parle, lui, d'une affaire «instrumentalisée».
À Béziers, une autopsie troublante
publié le 7 juin 2020 à 20h41
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