Chaque lundi, retrouvez notre chronique «Roues cool», qui aborde le vélo comme moyen de déplacement, sans lion en peluche ni bob Cochonou.
Pas besoin de se lancer dans une grande aventure en faisant le tour du monde à vélo. Pandémie oblige, la France suffira cette année pour les apprentis voyageurs. Première chose, il vous faut un vélo, ou plusieurs vélos si vous partez en famille ou entre amis.
Il n'y a pas de bon ou de mauvais vélo pour le voyage, certains préféreront le vélo de course en mode bikepacking, d'autres le VTT pour pouvoir prendre les chemins. Le plus simple est sans doute de partir sur un VTC qui est un bon compromis entre performances et confort. Pour vous aider, vous pouvez vous reporter à notre article qui accompagnait ce graphique (à afficher en poster au-dessus de votre lit).
Si vous trimballez de jeunes enfants, la carriole est la solution de facilité, car elle peut s'accrocher à la plupart des vélos. Autre solution, le vélo suiveur qui s'accroche à celui du parent 1 ou 2. Si l'enfant est suffisamment énergique pour suivre la cadence, il vaut mieux qu'il prenne son propre vélo. Comme ça, il pourra participer à porter les bagages.
Une petite révision s'impose avant le voyage. N'attendez pas la veille du départ, afin d'éviter que l'atelier ne puisse prendre en charge votre bécane. Profitez des 50€ HT offerts pour la révision par le gouvernement.
Doser son équipement
Ne vous chargez pas trop : à vélo, chaque kilo compte. Ce n’est pas parce que d’habitude vous remplissez à ras bord le coffre de la voiture que vous avez besoin de tout ce que vous y fourrez. Si vous aviez un semi-remorque, vous emporteriez aussi votre canapé. Inversez le problème : quel volume pouvez-vous emporter sur votre vélo ? Et ajustez en conséquence.
Les supports standards sont les sacoches que l’on accroche au porte-bagages arrière ou avant et les paniers plutôt sur le guidon. Ne partez pas avec un sac à dos. En tout cas, ne le portez pas sur le dos.
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Il vous faut le nécessaire technique : de quoi réparer en cas de crevaison ou de pépin mécanique. Quelques chambres à air, des rustines, des démonte-pneus, une pompe et un outil multifonction suffiront.
Au niveau de l’habillement, prévoyez des vêtements légers et sportifs, sans oublier la doudoune pour le soir et une cape de pluie parce qu’on ne sait jamais. Selon les distances que vous comptez faire, il peut être judicieux d’investir dans un cuissard. Si vous trouvez ça ridicule, dites-vous que c’est l’équivalent du maillot de bain pour la natation : plus pratique et plus confortable. Lorsque vous allez à la piscine, vous ne vous baignez pas en jean.
Prévoyez les bidons d’eau pour le trajet et éventuellement des petites barres énergétiques pour l’éventuel coup de mou au milieu de la pampa. Pour le ravitaillement d’urgence, il doit rester suffisamment de boulangeries dans les bourgades les plus reculées de l’Hexagone. Et pour l’eau, vous en trouverez toujours dans les cimetières (astuce).
Définir le trajet
Règle numéro 1 : ne faites pas confiance à Google Maps, il confond bien souvent vélo et parkour. Ni à Plans sur votre iPhone, le bougre ignore même l'existence des déplacements à vélo. Nous vous conseillons des sites et applications dédiés au cyclisme comme Geovelo ou Komoot qui fonctionnent généralement bien, et vous indiquent non seulement la proportion de voies cyclables réservées sur votre trajet, mais également la qualité du revêtement sous vos roues. Une petite batterie externe sera bien utile en cas de panne de smartphone ou de GPS.
Vous pouvez privilégier les véloroutes qui ne sont pas du tout l'équivalent cyclable des autoroutes comme on pourrait le penser. Ce sont plutôt des itinéraires fléchés pour les vélos soit sur des voies vertes isolées de la circulation motorisée, soit sur des routes à faible fréquentation. Vous serez plus en sécurité mais ce ne sera pas forcément le chemin le plus court. A part les autoroutes, les vélos ont tout à fait le droit de circuler sur les mêmes routes que les voitures.
Pour démarrer, ne soyez pas trop ambitieux surtout si vous partez avec des néophytes. Tentez en amont une première journée d’une vingtaine de kilomètres avec un pique-nique au milieu, ça vous donnera une idée de vos capacités de déplacement.
L’hébergement
Si vous êtes campeurs dans l’âme, vous pouvez tenter le bivouac ou le camping municipal. Si vous optez plutôt pour des gîtes ou des hôtels, cela vous fait économiser l’encombrement du transport d’une tente sur le vélo, mais ça fait monter la facture. Vérifiez toujours avant votre arrivée si votre vélo est le bienvenu (en général la réponse est oui).
En conjonction avec le train, le vélo n'a plus de limites. Vous pouvez imaginer partir à vélo de votre domicile et revenir en train à la fin de vos vacances. Ou l'inverse. Ou un mix des deux. Depuis quelques années, totalement à contresens de l'histoire, la SNCF réduit la place qu'elle accordait aux vélos dans les trains. Les seuls dans lesquels vous êtes à peu près sûrs de pouvoir emporter votre véhicule sont les TER, même s'il faut éviter les heures de pointe, au risque de se faire débarquer.
Pour vérifier les trains accessibles aux vélos non démontés, utilisez l'application de la Deutsche Bahn DB Navigator qui permet de chercher les trajets possibles à vélo même en France. Attention, les tandems, vélos cargos, vélos couchés et les remorques sont en revanche toujours interdits dans les trains.
Pour vous aider à préparer vos vacances ou trouver des idées, faites un tour sur le site France vélo tourisme qui regorge de conseils, de trajets éprouvés et de recommandations pour l'hébergement.
Vélosophie #10 Posture
Chaque semaine, un épisode animé du Petit traité de vélosophie de Tronchet, extrait de l’album paru chez Delcourt.