Rien qu'au son de sa voix, Edwige Trolliet a tout de la «gentille organisatrice» : dynamisme et bonne humeur. A 29 ans, elle est animatrice en club de vacances. L'hiver à la montagne et l'été à l'étranger, elle monte des spectacles, imagine des concours et programme des balades. «Par rapport aux GO, on est moins kitsch, rectifie la saisonnière. J'ai une vocation sociale : je travaille avec des personnes qui partent en voyage grâce aux chèques vacances, avec les comités d'entreprise. On a un contact humain incroyable.» Voilà dix ans qu'elle «fait les saisons» pour le même tour-opérateur. Mais pour la première fois, à cause de la crise sanitaire, son contrat n'a pas été reconduit. «J'aurais dû commencer mon CDD autour du 15 avril en Grèce. C'était convenu comme ça, raconte-t-elle. Avec mon équipe de cinq personnes, on a appris que la frontière et l'hôtel étaient fermés. On s'est retrouvés sans nouvelles. Le club de vacances attend que la situation se débloque.»
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Edwige Trolliet et les saisonniers n'entrent pas dans le plan d'aide de 18 milliards d'euros du gouvernement en soutien au secteur du tourisme : sans promesse d'embauche signée, pas de chômage partiel. Alors depuis avril, elle grignote ses droits au chômage. Edwige a écrit une lettre à l'a