«Je n'ai jamais autant manifesté que sous le quinquennat de Macron», rit Sofia, lycéenne en terminale venue manifester à Lille. Samedi, dans la capitale nordiste comme dans plusieurs villes françaises, des milliers de personnes ont défilé contre le racisme et les violences policières. Embrayant sur le mouvement planétaire né après la mort de l'Afro-Américain George Floyd à Minneapolis, le 25 mai. Ces cortèges, rajeunis et marqués par leur diversité, agrègent des revendications dépassant la lutte contre les discriminations et ne se privent pas d'interpeller le président de la République, réclamant un nouveau modèle de société. Sofia et ses copines lilloises parlent de la réforme des retraites, de Parcoursup, où «la sélection est de plus en plus dure». Chancelia s'exclame : «Dès que Macron touche quelque chose, on manifeste, ça dit quand même ce qu'il est.» Loin du peuple, dans sa tour d'ivoire, estiment-elles. «En Allemagne, Merkel, sur le Covid, elle dit clairement les choses. Lui, pendant les allocutions, il essaye d'enjoliver, comme sur les masques, souligne Chancelia. Il est jeune, on pensait qu'il ramènerait un coup de fraîcheur à la France, mais il n'a pas utilisé cet avantage.»
Idem sur la question mémorielle : Jasmine, Asma et Théo, 18 ans, venus ensemble de Roubaix, se souviennent de sa reconnaissance de la colonisation comme crime contre l'humanité. «Mais c'était quand il était candidat, non ?» Ils voudra