Menu
Libération
Récit

Affaire Karachi : la justice fait enfin surface

Article réservé aux abonnés
Karachi, une affaire d’Etatdossier
Six prévenus poursuivis dans l’affaire de rétrocommissions liées à des contrats d’armement, dont des sous-marins au Pakistan, ont écopé lundi de prison ferme. Selon le tribunal, une partie de l’argent a servi à financer la campagne de Balladur en 1995.
Renaud Donnedieu de Vabres (au centre), au Tribunal de Paris lundi. (Photo Thomas Coex. AFP)
publié le 15 juin 2020 à 20h41

Du dur, de la prison ferme : bien qu’il remonte à un quart de siècle, les acteurs de ce feuilleton politico-militaro-financier ne peuvent désormais plus se réfugier derrière le droit à l’oubli. Cette bonne vieille affaire Karachi s’est en effet rappelée lundi au bon souvenir de ses très anciens protagonistes, à propos de contrats d’armement signés sous la deuxième cohabitation (1993-1995). Le tribunal correctionnel a condamné six prévenus, prononçant trois ans de prison ferme (cinq, dont deux avec sursis) pour les deux principaux responsables politiques du dossier : Nicolas Bazire, alors directeur de cabinet d’Edouard Balladur à Matignon et actuel numéro 2 du groupe LVMH, et Renaud Donnedieu de Vabres, alors conseiller spécial de François Léotard au ministère de la Défense. Tous veulent faire appel.

Machine arrière

Leurs deux tauliers seront jugés plus tard par la Cour de justice de la République, mais le ton semble donné. Sauf que nul n’oserait imaginer qu’ils finiront en prison : entre appel, pourvoi et aménagement de peine, la sanction sera probablement symbolique.

Il est question de deux grands contrats d’armements, Agosta (vente de sous-marins au Pakistan) et Sawari I