On a bien cherché, mais impossible de trouver à Lyon un ennemi intime de Grégory Doucet. Personne pour dégainer la petite phrase qui pique en connaissance de cause. Ses adversaires évoquent même un homme «sympathique», «respectueux», avec lequel ils n'ont «aucun contentieux sévère». Encore vert à la manœuvre, Doucet l'écolo pourrait être «en passe de réussir l'exploit», se réjouit Julien Bayou, secrétaire national d'Europe Ecologie-les Verts. L'exploit de reléguer les trois mandats de Gérard Collomb à une époque révolue, baignée de rancœurs recuites à force d'accords versatiles. L'exploit aussi de faire basculer la deuxième agglomération de France, fief centriste, dans l'escarcelle d'EE-LV, six ans après Grenoble, sa cadette géographique.
«Lyon est une ville piémontaise, de marchands, nous a glissé un homme de droite. Ce qui est premier ici, c'est le commerce, l'entreprise, la politique est secondaire.» Surtout quand certains deals ont déjà été scellés dans les loges maçonniques et les salons privés des bouchons du vieux centre. Doucet, 46 ans, a d'abord vécu loin de la politique du graton. Cadre dans l'humanitaire, il a été «expat» aux Philippines durant quatre ans, puis deux ans à Katmandou, au Népal. Il en garde des «images fortes», comme celle de ce bidonville de Manille, planté sur une montagne d'immondices, où les habitants ont «des conditions de vie abominables, un truc de fou», se souvient-il.
Entr