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Libération

Ziad Takieddine : l’ami qui avoue puis se rétracte

Paris, le 7 octobre 2019. Tribunal correctionnel du Palais de Justice de Paris. SUR LA PHOTO: Ziad Takieddine, homme d'affaires franco-libanais, au jour de l'ouverture du procès dit "de l'affaire Karachi", pour des soupçons de commissions occultes en marge de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995.
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publié le 15 juin 2020 à 20h41

Ami à l'époque de Thierry Gaubert, en bonnes relations avec «RDDV», le sulfureux intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine, 70 ans, s'était mis à table en 2013 devant le juge Renaud Van Ruymbeke : oui, il aurait remis six millions de francs (près d'un million d'euros) en espèces dans la dernière ligne droite de la campagne présidentielle de 1995, histoire de combler le déficit du compte de campagne d'Edouard Balladur. A la demande de Nicolas Bazire et par le truchement de Thierry Gaubert. Changement de cap complet en octobre 2019, dès les premiers jours du procès : «Je n'ai pas financé sa campagne, il n'avait pas besoin de moi.» Tout juste avait-il concédé une aide «amicale» à Thierry Gaubert, postérieure à la présidentielle de 1995. En tout état de cause, le tribunal a estimé que le réseau d'intermédiaires pour les contrats d'armement de 1994 avait perçu des «commissions exorbitantes» au détriment des industriels concernés. Ziad Takieddine écope, avec son ancien associé Abdul Rahman al-Assir, de la plus lourde peine : cinq ans de prison - avec mandat d'arrêt à la clé.