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Défense

Après l'incendie d'un sous-marin, les missions de la marine française en péril

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Le feu a dévasté la «Perle», un sous-marin nucléaire d'attaque, alors que l'industriel Naval Group en assurait la maintenance à Toulon. Un nouvel incident qui pourrait tendre les relations entre le ministère des Armées et le géant de l'armement.
A bord du Perle, en février 2001, au large de Bombay. (Photo Sherwin Crasto. AP)
publié le 16 juin 2020 à 6h00

Moins que l'avarie d'eau, c'est le feu que redoutent les marins, a fortiori les sous-mariniers. Vendredi, il n'était pas en mission quand un violent incendie s'est déclenché dans le sous-marin nucléaire d'attaque Perle, dans son port d'attache à Toulon. Il faudra plus de douze heures et l'intervention de 300 pompiers pour en venir à bout. Le bâtiment était en cale sèche, en raison d'une maintenance majeure entamée il y a plusieurs mois. Elle devait durer jusqu'en janvier 2021 afin de prolonger son service jusqu'en 2029. Il est désormais question que la Perle, opérationnelle depuis 1993, ne retourne jamais à l'eau, désorganisant gravement les missions de la marine.

Dès vendredi, la marine et la ministre des Armées ont voulu rassurer sur les possibles dégâts environnementaux : «Aucun combustible nucléaire, aucune arme, ni missile, ni torpille, ni munition n'était à bord», a-t-elle souligné. Le préfet du Var a déclaré samedi que «trois études [avaient] conclu à l'absence de pollution significative de l'air». Les sous-marins nucléaires d'attaque (SNA) n'emportent pas l'arme atomique, contrairement aux quatre sous-marins nucléaires lanceurs d'engin (SNLE), stationnés sur l'île Longue, en face de Brest.

Dissuasion et porte-avions prioritaires

Leurs missions sont très différentes : s’ils accompagnent les SNLE avant qu