C’est un regard unique sur l’univers de l’hospitalisation en psychiatrie en France que pose le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL), dans un rapport rendu public mercredi. Et il est inquiétant, avec la confirmation d’une folie bien française : un goût immodéré pour l’enfermement. On enferme en effet de plus en plus, et cela sans le consentement du malade. On isole aussi, voire on attache. Seul élément positif, ces pratiques sont de plus en plus interrogées, voire discutées au sein des établissements.
Depuis qu’elle est à la tête du CGLPL, Adeline Hazan et ses équipes ont procédé à une radioscopie complète des lieux, visitant la totalité des établissements psychiatriques, avec un objectif : observer comment sont respectés les droits des patients. Une nouveauté. Car jusqu’au début des années 2000, cette question était de fait peu abordée, la prise en charge de la maladie mentale évoluant dans un monde à part, avec ses propres règles et avec un rôle clé attribué au psychiatre, celui-ci s’estimant seul garant des droits de son malade. Avec la diminution forte du nombre de lits mais aussi la montée en puissance du sécuritaire, les repères en psychiatrie ont changé. Et les pratiques, également. Depuis une vingtaine d’années, le nombre d’hospitalisations sans l’accord du patient a augmenté régulièrement, au point de les banaliser.
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