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Libération
Enquête

Perfluorés, un déni français

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Les perfluorés et polyfluorés, substances présentes entre autres dans des mousses, revêtements ou cosmétiques, ont été signalés comme dangereux dès 2009. Mais en France, aucune action n’est menée pour limiter la contamination de la population.
L’Agence régionale de santé a trouvé des PFAS dans l’Oise. (Photo Jerômine DERIGNY. Argos diffusion. saif images)
publié le 17 juin 2020 à 20h51

Des substances cancérigènes présentes dans de nombreux objets du quotidien et qui sont relâchées librement dans la nature par des industriels. Des fabricants qui connaissent mais dissimulent les risques. Des autorités qui mettent des décennies à réagir. PCB, pesticides, cette histoire semble familière ? Elle est en train de se répéter. Au cœur de ce nouveau scandale sanitaire en France : les PFAS (per et polyfluoroalkylées).

Inconnue du grand public et pourtant présente dans le sang de toute la population française, cette large famille de substances chimiques (environ 4 700 différentes, lire notre décryptage) a la particularité d'être quasi impossible à faire disparaître, et de s'accumuler dans les organismes vivants pendant plusieurs années. En même temps, ces capacités de persistance en font des composés très utiles pour les mousses anti-incendie, les revêtements antiadhésifs des ustensiles de cuisine, les vêtements et les papiers alimentaires imperméables, les produits ménagers antitaches, les cosmétiques, les pesticides et certains dispositifs médicaux, dans lesquels ils sont utilisés depuis les années 40.

Après plusieurs semaines d'enquête, Libération peut démontrer comment la contamination générale de la population, ainsi que des grandes rivières françaises, n'a pas réussi à faire réagir les pouvoirs publics, malgré les alertes