Et maintenant un sondage. Après une enquête préliminaire de la police judiciaire, des perquisitions en série dans ses permanences et chez deux de ses colistières dans l'affaire des procurations douteuses, Martine Vassal doit faire face à une nouvelle déconvenue, étalée ce mercredi en une de la Provence. Si le quotidien lui prédisait un «boulevard» lors d'une étude d'opinions publiée en mars juste avant le premier tour, le journal local titre aujourd'hui sobrement «Rubirola creuse l'écart». Avec 36% des intentions de vote en moyenne sur la ville, la candidate du Printemps marseillais devance largement la candidate LR (créditée de 29%), devenue au fil des semaines de moins en moins favorite.
L'héritière de Jean-Claude Gaudin est arrivée derrière sa concurrente de l'union des gauches au premier tour, totalisant 22,32% des voix contre 23,44% sur l'ensemble de la ville à l'issue d'une élection surtout marquée par une abstention record (67,45%). Stéphane Ravier, le chef de file du RN, qui avait récolté 19,45% des suffrages le 15 mars est aujourd'hui crédité de 22%. Un peu juste pour prétendre arriver aux affaires.
«Moins de 100 personnes interrogées par secteur»
Effectué sur un échantillon de 700 personnes, le sondage Ifop-Fudicial pour la Provence, Fun Radio et CNews a été réalisé ce week-end en pleine tourmente pour les listes Les Républicains. «Une mascarade», a dénoncé Martine Vassal mercredi matin sur Sud Radio, considérant cette étude d'opinions comme «une photographie faite pour les Parisiens et non les Marseillais». Un argument qu'elle avait déjà utilisé pour commenter les enquêtes de France 2 et Marianne au sujet de procurations tellement «simplifiées» qu'elles pourraient, au regard du code électoral, en devenir frauduleuses. La candidate LR s'est dite «sereine» sur le sujet, tout en continuant de brocarder l'union des gauches, qu'elle a qualifiée de «pastis marseillais». Invité également sur Sud Radio ce mercredi matin, le porte-parole du Printemps, Benoît Payan, ne s'est pas éternisé en commentaires sur ces projections de chiffres, préférant appuyer son analyse sur les résultats du premier tour.
Une base vraisemblablement plus fiable car au-delà de montrer un rapport de force assez net entre la gauche et la droite marseillaises, les résultats d'un sondage fondé sur les réponses de 700 personnes, dans une ville qui vote par secteur, peuvent souffrir de marges d'erreur importantes. «Ça fait moins de 100 personnes interrogées par secteur, ce sondage ne dit donc rien de l'état réel des chances de chacune de devenir maire», décrypte Joël Gombin, politologue.
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Comme à Lyon et à Paris, l'élection du maire de Marseille a lieu lors d'un troisième tour par les conseillers municipaux élus dans chaque secteur. Ce que ce sondage donnant une moyenne sur la ville ne prend pas en compte. Dans la réalité, au vu du premier tour, «le scénario où le Printemps marseillais l'emporte est loin d'être évident», prévient le politologue pour qui «on touche aux limites de l'exercice». Néanmoins, dans cette «mascarade pour Parisiens», Martine Vassal a tout de même trouvé un motif de satisfaction : «Il y a une dynamique autour de ma candidature car je prends 7 points.» A ce petit jeu de calculs, son adversaire, Michèle Rubirola en prend 13.