Les écologistes veulent croire au monde d'après. A Montoir-de-Bretagne, en Loire-Atlantique, il a pourtant la même odeur que celui d'avant. Un parfum d'ammoniaque, échappé de l'usine d'engrais azotés Yara, site classé Seveso seuil haut en raison de la dangerosité de ses produits. Des relents d'amertume, de voir l'industrie, propriété d'une multinationale norvégienne, poursuivre son activité malgré un déficit de sécurité et une non-conformité aux normes environnementales. Ce mercredi, environ 150 riverains, écologistes, zadistes, syndicalistes et représentants du monde agricole se sont plantés devant l'entrée du site. Sous une pluie battante, ils agissaient «contre la réintoxication du monde» en réponse à un appel national de blocages et manifestations.
Sur ce site près de Saint-Nazaire, où trois sites Seveso seuil haut cohabitent, Yara fait partie des indésirables. Mauvaise élève, l’usine émet jusqu’à deux fois plus de poussières PM10 dans l’atmosphère que les quantités autorisées, et dépasse aussi les seuils en termes d’azote et de phosphore, rejetés dans la Loire. Depuis mai 2018, une enquête est confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie de Saint-Nazaire pour déterminer si ces rejets présentent un risque pour l’environnement ou la santé. L’Etat de son côté ne cesse depuis 2011 de rappeler l’usine à l’ordre.
Photo Franck Tomps pour Libération
Mauvais timing
Dans l'armada des mises en demeure - la préfecture en a adressé cinq à l'entreprise depuis octobre 2019 - la sécurit