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Billet

Affaire Fillon : des «pressions» démenties et qui ne changeraient rien au fond

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Si cette polémique remet sur la table la question de l'indépendance de la justice, pas de quoi refaire le match d'un dossier dont le jugement est attendu le 29 juin.
Francois Fillon et sa femme, Penelope au palais de justice, le 10 mars. (THOMAS SAMSON/Photo Thomas Samson. AFP)
publié le 19 juin 2020 à 19h04

L'emballement, forcément. Quand le Point a affirmé que l'ancienne patronne du Parquet national financier (PNF) avait affirmé, lors d'une audition le 10 juin devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur les «obstacles à l'indépendance du pouvoir judiciaire», avoir fait l'objet de «pressions» à la remontée d'informations mais surtout à la mise en examen de François Fillon dans le «Penelopegate», les chaînes d'info ont embrayé illico sur ce nouvel épisode d'un feuilleton qui a passionné les Français. La machine a tourné à plein, jusqu'à ce qu'Eliane Houlette, cheffe du PNF de sa création en 2014 après l'affaire Cahuzac à 2019, démente en bloc les propos qui lui étaient prêtés, affirmant regretter que ses mots aient été «déformés ou mal compris», dans cet ordre. Eliane Houlette «tient à ce qu'il soit bien compris que M. Fillon n'a pas été mis en examen à la demande ou sous la pression du pouvoir exécutif», selon une déclaration à l'AFP transmise par son avocat, Me Jean-Pierre Versini-Campinchi. En juin 2019, la magistrate avait déjà affirmé n'avoir fait l'objet «d'aucune pression». Le revirement qui lui était prêté avait donc de quoi surprendre.

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