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Libération

Pourquoi si peu d’arrestations à Dijon lors des affrontements ?

Lors des affrontements à Dijon, le 15 juin. (Photo Jim Cannolo. REUTERS)
publié le 19 juin 2020 à 19h51
(mis à jour le 22 juin 2020 à 10h51)

Pendant plusieurs soirs, à partir du 12 juin à Dijon, des membres de la communauté tchétchène et des habitants du quartier des Grésilles se sont affrontés à coups de barres de fer et d’armes à feu, faisant plusieurs dizaines de blessés. Mais ces scènes inédites, filmées et vues des millions de fois sur les réseaux sociaux, ont donné lieu à très peu d’arrestations. Quatre individus seulement ont été interpellés, sur les quelque 200 personnes concernées.

Trois d'entre eux ont été arrêtés à bord d'une voiture, alors qu'ils venaient exfiltrer deux personnes du quartier où les affrontements avaient lieu. Le conducteur du véhicule, détenteur d'une matraque, a tenté de fuir un contrôle de police. Un mineur de 16 ans a également été interpellé, mais sans avoir participé, lui non plus, directement aux affrontements. Pourquoi si peu d'interpellations ? Le procureur de Dijon assume : il voulait éviter l'escalade. «Dans un cas comme ça, la priorité, c'est avant tout la sécurisation, éviter que le pire ne se produise», a-t-il expliqué à France Bleu. A Libération, une source policière ajoute : «Cette absence d'interpellations dans les premiers jours - hormis sur des faits classiques de dégradations du mobilier ou de délits de fuite -, c'est une stratégie assumée pour protéger l'intégrité des policiers et des habitants du quartier.»