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Libération
Reportage

Steve, un an après : «Cette empreinte est là dans nos vies»

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Affaire Steve Caniçodossier
Des amis du jeune homme, mort à Nantes le soir de la Fête de la musique 2019, sont revenus sur le quai du Président-Wilson, lieu de la free party interrompue par une violente charge policière. Ils témoignent de leur amertume et de leur besoin de justice.
De gauche à droite, les amis de Steve Maia Caniço Manon, Maël et K-ro, jeudi sur le quai du Président-Wilson, à Nantes. (Photo Rémy Artiges pour Libération)
par Fabien Leboucq et Thémïs Laporte
publié le 19 juin 2020 à 19h56

«Où est Steve ?» Le mois de juillet 2019 était suspendu à cette question. A Nantes, le quai Wilson étouffait sous la canicule, et des jeunes restaient là, agglutinés à l'ombre du «bunker», un cube de ciment perdu sur un terrain vague, entre des entrepôts désaffectés et la Loire. Ils partageaient des clopes, des souvenirs, et surtout leur peine. Ils venaient de perdre leur ami, Steve Maia Caniço, aperçu pour la dernière fois à cet endroit, dans la nuit du 21 au 22 juin. L'animateur périscolaire, qui vivait pour les free partys, était venu profiter des DJ installés dans ce coin reculé de l'île de Nantes, pour la Fête de la musique. Elle s'est terminée vers 4 h 30 du matin, par une violente intervention policière, qui menait à la chute de plusieurs personnes dans le fleuve.

Un an après, le quai Wilson s'est barricadé. Seuls restent accessibles un parking et une fresque en l'honneur du jeune homme. Trois de ses amis, revenus sur les lieux, découvrent un ponton aménagé depuis peu. Pour la première fois, ils l'empruntent, descendent presque au niveau de l'eau. Et voient le quai d'en dessous. «Ils auraient dû l'installer avant, cette merde. Steve serait encore là», lâche Maël, amer à l'idée que son ami, qui ne savait pas nager, aurait pu s'y accrocher pour se sauver. Manon, barmaid nantaise de 20 ans, a du mal à contenir so