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Reportage

Dijon : «Là, on s’est retrouvé face à trois voitures avec des types armés»

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Dix jours après les violents affrontements qui ont éclaté dans le quartier des Grésilles, le calme est revenu dans la ville. Reste des questions sur la réactivité de la police, apparue débordée.
Dans le quartier des Grésilles, le 17 juin. (Photo Albert Facelly pour Libération)
par Maïté Darnault, Envoyée spéciale à Dijon Photos Albert Facelly
publié le 21 juin 2020 à 19h51
(mis à jour le 22 juin 2020 à 10h17)

François Rebsamen, maire de Dijon, en visite aux Grésilles, le 17 juin.

Photo Albert Facelly

Gommée, la carte postale de coquette capitale de la Bourgogne. En une semaine, Dijon, 157 000 habitants, est devenu ce nouveau symbole des violences qui embrasent sporadiquement les quartiers populaires. Et qui deviennent, forcément à traits grossiers, une jauge du désintérêt ou de la démission qu'y exerce l'Etat, via les méthodes et les moyens (relatifs) qu'il y dédie. Les heurts survenus il y a dix jours dans le quartier des Grésilles, où des démonstrations de force, armes à la main, se sont enchaînées, ont laissé les riverains incrédules : «On n'osait plus se balader dehors, raconte Rachid, 35 ans, commerçant. On a les mêmes problématiques que la plupart des quartiers de France, mais dans une petite ville de province.»

Situé dans le nord-est de l'agglomération dijonnaise, les Grésilles, dont la moitié est classée «quartier politique de la ville», comptent 8 500 habitants, dont une importante communauté d'origine marocaine, venue travailler à la chaîne chez Renault dans les années 70. L'ancienne place du marché, dernier îlot à ne pas avoir profité de la réhabilitation entamée il y a dix ans, est bordée de logements récents, d'une antenne de la mairie et de l'église Sainte-Bernadette - acier, béton et PVC.

«Abandon»

Ce parking goudronné a été