Le déjeuner sous le soleil se voulait très symbolique. L’équipe de campagne d’Antoine Maurice a réservé une grande tablée au Florida pour recevoir des soutiens de poids venus de toute la France et de toute la gauche. C’est de cette même terrasse, qui fait face à l’hôtel de ville, que le maire sortant avait relancé sa campagne en sonnant l’alerte sur le risque de voir la ville rose virer au rouge vif. On a donc pu voir Ian Brossat, adjoint (PCF) d’Anne Hidalgo à Paris, côtoyer le sénateur Claude Raynal (PS) et la députée Clémentine Autain (LFI) partager une salade avec le président socialiste du département, Georges Méric. On ne leur a pas servi de pastèques mais en guise de dessert, cet aréopage rouge, vert et rose n’a pas manqué de traverser la place du Capitole d’un pas débonnaire pour poser devant la mairie sous l’objectif des photographes.
Un Benoît Hamon barbu a rejoint le cortège qui s'offre une promenade digestive jusqu'aux berges de la Garonne. «Je ne sors de ma retraite que pour Toulouse et Marseille et puis j'y retourne», assure l'ancien candidat à la présidentielle. Il était curieux de voir de près le chef de file écologiste d'Archipel citoyen. «Un alchimiste», apprécie Hamon, soulignant la difficulté à rassembler autant de formations politiques de gauche sous une bannière citoyenne. Le fondateur de Génération·s a retrouvé pour l'occasion l'ancien maire socialiste de Toulouse. Pierre Cohen, qui avait rejoint son parti et monté une liste (5,66%) avant de fusionner avec Archipel Citoyen, a bon espoir de célébrer une nouvelle victoire, même par procuration : il figure en dernière position, non éligible, sur la liste de son ancien adjoint. Pierre Cohen se réjouit d'avance d'assister cette fois à «une vague» nationale qui va aussi, selon lui, déferler sur Lyon ou Marseille.
«Archipel s’est aussi nourri du mouvement social»
Noël Mamère, voisin venu de Gironde, estime que le phénomène toulousain Archipel n'est pas un simple «remake» de la Gauche Plurielle des années Jospin. L'ancien maire de Bègles et candidat écologiste à la présidentielle veut souligner l'implication citoyenne de cette liste, qu'il compare à la convention pour le climat. «Des hommes et des femmes non encartées se mêlent enfin de ce qui les regardent. Ils produisent de l'intelligence collective», se réjouit Mamère. Sur son vélo, Jonas ne peut qu'approuver. Le jeune homme, militant non encarté d'Archipel, suit avec un brin de distance le cortège des politiques entourés d'une nuée de caméras. Il confie ne pas trop apprécier ce qu'il voit un peu comme un «cirque» politico-médiatique. Mais dit toutefois avoir compris qu'il s'agissait, en quelque sorte, d'un «mal nécessaire».
Aux côtés d’Antoine Maurice, on retrouve Manuel Bompard, Noël Mamère, Benoît Hamon, Clémentine Autain ou encore Ian Brossat.
Photo Ulrich Lebeuf. Myop pour
Libération
Après une conférence de presse aux allures de meeting politique sans public, où chaque formation déroule son discours en quelques minutes, les invités d'Antoine Maurice ont reçu une délégation de salariés de Derichebourg qui dénoncent des «licenciements déguisés» chez cet important sous-traitant d'Airbus. «Archipel s'est aussi nourri du mouvement social», souligne l'insoumis Manuel Bompard. Le député européen est un autre «alchimiste» qui a œuvré aussi discrètement qu'efficacement au mariage initial de la carpe LFI et du lapin EE-LV au sein du creuset citoyen d'Archipel.