On peut très bien voir ses ventes dopées par la crise du Covid-19, se proclamer «au cœur de la reconquête de la souveraineté sanitaire», annoncer en grande pompe des centaines de millions d’euros d’investissements pour les vaccins dans l’Hexagone en y créant une nouvelle usine et s’apprêter à supprimer 1 000 emplois dans le même pays. C’est le «en même temps» version Sanofi, poids lourd du CAC 40, qui fait partie des sept groupes français qui ont décidé de maintenir le versement intégral de leurs dividendes en 2020, pour un montant, en hausse, de presque 4 milliards d’euros.
«Volontariat»
Dix jours pile après la visite d'Emmanuel Macron dans son usine de Marcy-l'Etoile, dans le Rhône, où le Président avait annoncé un premier train de mesures visant à relocaliser la production de médicaments en France avec 200 millions d'euros à la clé, l'annonce de Sanofi n'a pas vraiment surpris les syndicats habitués, comme le dit un élu, au «bal des restructurations permanentes». «Les autorités françaises savaient qu'on avait une réorganisation à mettre en place», indique Olivier Bogillot, président de Sanofi France. Celui-ci présente le plan comme la déclinaison de la nouvelle stratégie arrêtée en décembre après l'arrivée du Britannique Paul Hudson à la tête de la multinationale qui emploie 100 000 collaborateurs dont 25 000 en France. Il prévoit le départ de 1 700 personnes en Europe, dont un millier dans l'Hexagone. De quoi générer 2 milliard