L'écologiste Grégory Doucet a confirmé son bon premier tour en emportant largement la mairie de Lyon avec plus de 50% des voix. A la tête d’une coalition EELV-PS-PCF-LFI, il recueille 53,5% des voix, devant Yann Cucherat (DVC-LR) 30,5% et Georges Képénékian (LREM diss, PRG) 16%, selon Ipsos.
Dimanche matin, le grand favori après le premier tour (28% des voix), se montrait détaché face à la presse. «Après vous avoir montré comment on attache un vélo, je vous montre comment on le détache. Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour le vélo !» s'amuse Grégory Doucet face aux journalistes qui suivent chacun de ses gestes devant la mairie du VIIIe arrondissement de Lyon, où il est venu voter vers 10 heures.
«Sur la photo»
Une dame, la soixantaine, observe avec curiosité les photographes qui marchent en crabe pour shooter l’écolo : «Ah, c’est lui ! Avec le masque, je ne l’avais pas reconnu, il est jeune, hein ? C’est bien, ça change», s’enthousiasme celle qui vote vert «depuis un moment».
Plus loin, Yves, 81 ans, complet cravate soigné, n’a «rien contre l’écologie». Mais pas au point d’élire ses partisans : «J’ai voté pour monsieur Collomb !» On lui glisse doucement que le maire historique de Lyon ne compte pas rempiler pour un quatrième mandat. «Oui, oui, je sais, et je le regrette. Heureusement, il est quand même sur la photo», dit le retraité, en montrant l’affiche de la liste conduite par Yann Cucherat, adoubé par le baron lyonnais avant de perdre l’investiture de La République en marche : «Je ne le connais pas du tout ce monsieur, vous savez ce qu’il fait dans la vie ?»
L’ancien gymnaste médaillé, actuel adjoint aux sports de la ville, est arrivé troisième au premier tour, derrière Etienne Blanc, le candidat Les Républicains qui s’est depuis désisté à la faveur d’une alliance conclue par l’ancien ministre de l’Intérieur avec les troupes de Laurent Wauquiez.
«Une période qui se termine»
Cette union décriée par beaucoup à Lyon, terre traditionnellement acquise à la social-démocratie, a définitivement enterré les retrouvailles, souhaitées par les équipes de Yann Cucherat, avec la liste centriste de Georges Képénékian, maire intérimaire de Lyon durant le passage de Gérard Collomb au ministère de l’Intérieur, en triangulaire pour ce second tour.
Gérard Collomb dans la file de son bureau de vote, ce dimanche dans le Ve arrondissement de Lyon.
Désormais isolé de ses ex-lieutenants, Collomb est arrivé seul, à pied, pour voter vers 11 heures à la mairie du Ve arrondissement. Rejoint par Yann Cucherat alors qu'il faisait la queue parmi ses concitoyens, l'édile n'a pas pris la peine de ramasser d'autres bulletins que celui de son poulain avant d'entrer dans l'isoloir. Puis le septuagénaire a rapidement dit son «émotion» face à «une période qui se termine», avant de vanter la candidature du LR François-Noël Buffet à la métropole, initialement en ticket avec Etienne Blanc à la ville. Blanc, lui, ne s'est pas montré. A cette heure-là, il assistait à la dernière messe du cardinal Barbarin. Question de priorité.