Des derniers jours crispés. A Tours, les gauches n’étaient plus sûres de rien après un joli premier tour. La liste portée par Emmanuel Denis était arrivée loin (35,5 % des voix) devant le maire sortant de droite, Christophe Bouchet (25,6 %). Les questions étaient nombreuses. La mobilisation ? Les effets du Covid-19 ? Que nenni : le candidat de l’union de la gauche confirme lors du second tour. Dimanche soir, il est arrivé en tête avec 53 % des suffrages.
Le début de l'histoire est beau. Les militants et les acteurs engagés du coin se retrouvent. Palabrent des heures. La municipale est encore loin mais l'objectif présent dans les têtes. Les gauches veulent prendre la ville. Les partis se mélangent, des socialistes aux insoumis. Ils n'ont pas eu vraiment le choix de s'entendre. La pression des différentes bases était trop forte. Les gauches s'organisent. Les votes se multiplient sur le fonctionnement, le programme et la désignation de la liste. Le vert à la mode.
L'écologiste Emmanuel Denis porte enfin la casquette du premier de corvée. Parfois, les alliances entre les gauches se font dans la douleur et les rancœurs du passé freinent les dynamiques. Au début du mois de juin, Libération a passé une journée en Indre-et-Loire. Des rires et des vannes. Les différentes couleurs de la liste se découvrent dans une ambiance de colonie de vacances.
En mars, les gauches se voyaient déjà vainqueurs. L’arrêt de la campagne pour cause de crise sanitaire a un peu freiné les rêves. Le maire sortant de droite, Christophe Bouchet, a mis les bouchées doubles : très présent sur le terrain et sur les réseaux sociaux afin de rattraper son retard. Des sourires à foison. Pas suffisant. L’écologiste Emmanuel Denis, qui a passé des années sur le banc de l’opposition, devient maire de Tours.