Florian Maillot et Lucas Petit seront à moitié contents. Début juin, ces deux colistiers d’Eric Alauzet, candidat La République en marche à la mairie de Besançon, avaient appelé à voter… pour la liste Les Républicains portée par Ludovic Fagaut. Et donc contre leur propre liste. Ces deux-là seront à moitié contents parce qu’Eric Alauzet n’a pas remporté la mairie de Besançon. Mais à moitié déçus parce que Ludovic Fagaut non plus. La triangulaire qui s’organisait dimanche a profité à Anne Vignot. La liste portée par la candidate d’Europe Ecologie-les Verts s’impose avec 43,9 % des voix, contre 41,5 % pour la liste LR.
Anne Vignot, également, est à moitié contente. «Je suis heureuse que Besançon soit une ville écolo et de gauche», se réjouit-elle juste après la proclamation des résultats. Mais, très vite, la future maire évoque le point noir de cette victoire verte : la forte abstention. Dans la capitale du temps, on estime que 61 % des votants ont déserté les urnes dimanche.
«Il va falloir aller chercher les Bisontins, constate Anne Vignot. Je veux qu'ils soient acteurs de notre politique. Ils doivent le comprendre. Tout est à faire. Tout est à prouver.»
Point d'hésitation dans les sentiments du côté du parti Les Républicains, où l'amertume prime. «Ce résultat n'est que la conséquence de l'obstination d'un seul homme et d'un petit clan, qui ont fait passer leur intérêt personnel avant celui des Bisontins, râle Ludovic Fagaut, visant Eric Alauzet. Ça nous laisse quand même avec la frange la plus extrême de la majorité sortante, des gens qui sont là depuis des dizaines d'années.»
En attendant que les chars verts débarquent à Besançon, le candidat Les Républicains se consolera en admirant le gadin opéré par son adversaire marcheur. Car Eric Alauzet, député LREM du Doubs, a réussi l’exploit de faire moins qu’au premier tour, où il avait recueilli 18,8 % des suffrages.