Dans la capitale du Béarn, les gauches s’étaient littéralement pliées en quatre pour s’éparpiller au premier tour. François Bayrou arrivé en tête le 15 mars (45,8 %), la seule chance d’alternance résidait donc dans une union qui s’est concrétisée derrière le socialiste Jérôme Marbot (21,9 % au premier tour). La fusion de sa liste avec celles d’EE-LV (14,63 %) et de LFI (5,37 %) n’aura toutefois pas suffi à détrôner le maire sortant, soutenu pour sa part par LREM et LR dès le premier tour. Le président du Modem, principal allié d’Emmanuel Macron et artisan de sa victoire en 2017, a donc été élu pour un second mandat dimanche avec environ 55 % des voix (63 % en 2014).
A 20 heures et après le dépouillement de 9 bureaux sur 55, «Bayrou est en tête avec 56,81 % des voix devant Jérôme Marbot, 43,19 %», annonçait de son côté la République des Pyrénées. Difficile, toutefois, de considérer ce résultat dans la préfecture des Pyrénées-Atlantiques comme une victoire franche pour la majorité présidentielle, tant la personnalité de François Bayrou l'emporte sur les étiquettes politiques. Et s'il faut se pencher sur ces dernières, c'est bien la couleur orange du MoDem qui saute le plus aux yeux.
Bayrou ira-t-il cependant au bout de ces six ans de plus à l'hôtel de ville ? Lors du débat d'entre-deux-tours, l'éphémère ministre de la Justice et éternel ambitieux pour Matignon n'a, en tout cas, pas écarté l'hypothèse d'un retour au gouvernement, alors qu'est attendu un remaniement post-municipales qui doit enclencher la dernière phase du quinquennat. Et Bayrou de se justifier d'avance en déroulant une étrange conception de l'action ministérielle : «J'essayerai toujours de jouer le rôle le plus important. Cela permet de défendre notre ville, aux habitants d'en être fier. Oui, j'accepte d'être un VRP au service de Pau.»