Cet hiver, les municipales s'approchaient lentement et le coronavirus n'était pas encore dans les radars. Les écologistes étaient réunis en Seine-Saint-Denis pour leur congrès dans une ambiance plutôt tranquille. Sandra Regol, tout juste désignée numéro deux de sa famille politique, nous tire par la manche : «Cette fille, là-bas, vous devriez faire sa connaissance : c'est la future maire de Poitiers.» On n'y croyait pas vraiment. Notre interlocuteur pas beaucoup plus. C'était un espoir. Lors du premier tour, Léonore Moncond'huy, conseillère régionale EE-LV, est arrivée en deuxième position (23,89 %). Derrière le maire sortant socialiste, Alain Claeys (28,21 %), et devant Anthony Brottier (LREM, 18,37%).
Dimanche soir, l'écologiste a raflé la mise avec 44 %. Elle a mis au tapis le baron socialiste de 71 ans, dont une vingtaine au Palais-Bourbon. La fin d'un monde à Poitiers. Le député européen, David Cormand, tout content au bout du fil : «C'est une très belle victoire. Ce n'était pas du tout gagné dans une ville comme Poitiers, ce n'est une ville avec une forte présence écolo. Mais Léonore a réussi à faire passer son message en mettant en avant la démocratie et l'écologie. Ce n'est pas une victoire anodine.»
Récemment, Léonore Moncond'huy confiait à Libération que «l'objectif, c'est de mettre le projet avant la tête de liste et les ego». Comme à Toulouse et à Tours, le programme a été élaboré pendant un an, entre groupes de travail thématiques et plénières. «Il n'y a que comme ça qu'on peut ramener des gens vers la politique», soutient la conseillère régionale qui confesse avoir «coché toutes les cases de l'engagement militant». Aujourd'hui, elle passe de l'autre côté. L'espoir est devenu maire.