Sans surprise, la maire sortante socialiste Nathalie Appéré, alliée aux écologistes pour ce second tour, devrait être reconduite avec une confortable avance – elle est créditée de près de 65 % des voix selon les premières estimations – dans son fauteuil de première magistrate de la capitale bretonne. Ce deuxième acte s’annonçait, il est vrai, comme une formalité pour la majorité sortante, dont les principales composantes, socialistes et écologistes, parties en ordre dispersé au premier tour, avaient obtenu respectivement 32,78 % et 25,37 % des voix.
Malgré une campagne offensive marquée par l’envoi de 89 000 SMS à des électeurs potentiels, la candidate LREM Carole Gandon ne sera pas parvenue à combler son retard, ne rassemblant que 17,65 % des électeurs selon les premiers résultats. Il faut dire qu’après avoir obtenu seulement 14,29 % des voix au premier tour, la marche était particulièrement haute.
Charles Compagnon, ancien président de l’association de commerçants le Carré rennais, candidat de la droite et du centre ayant décliné l’offre de fusion avec la liste LREM, obtiendrait un score quasi identique. Les violences sur fond de trafic de stupéfiants dans certains quartiers, qui se sont invitées ces derniers jours dans la campagne, n’auront pas particulièrement mobilisé en sa faveur.
A l’instar de beaucoup d’autres communes, l’abstention est d’ailleurs la grande gagnante à Rennes, avec seulement 27% à 28 % de participation (moins qu’au premier tour, où à peine plus de 39 % des électeurs s’étaient déplacés). Si de nouvelles têtes n’en vont pas moins faire leur apparition sous les ors de l’hôtel de ville, la principale nouveauté de ce scrutin demeure, au bout du compte, le poids inédit des écologistes, dont le nombre d’élus va quasiment doubler, passant de onze sièges en 2014 à une vingtaine dans la nouvelle majorité.