Ça n'arrête pas. Au comptoir du café, sous les grandes halles de Stains (Seine-Saint-Denis), sirotant un thé à la menthe, Azzedine Taïbi ne peut pas parler une minute sans que l'un de ses concitoyens ne l'aborde. L'un pour l'inviter à l'inauguration de son magasin, l'autre pour une place en HLM, un troisième pour un jardin mal nettoyé, la plupart pour seulement dire bonjour. Pas facile de respecter les gestes barrières. Et il répond à tous, d'un grand sourire. «J'avais jamais vu de ma vie un maire qui tape un thé avec vous sur le marché ou dans la cité, dit l'un. Il ne le fait pas que pendant les campagnes électorales. On est en direct avec lui. Y a pas de filtre, c'est agréable.» Un jour normal en somme pour Taïbi, édile PCF de Stains, banlieue populaire de la petite couronne parisienne dont il a été réélu au premier tour pour un second mandat.
Normale, la semaine dernière ne l'était pas. Une fresque, plutôt discrète, dans une petite rue à une centaine de mètres du marché, a été peinte en hommage à Adama Traoré et à George Floyd avec l'inscription «Contre le racisme et les violences policières». Inaugurée par le maire et Assa Traoré, la peinture donne des boutons aux syndicalistes d'Alliance. «Ultime provocation par un élu de la République qui stigmatise les policiers», ont-ils tweeté, avant d'appeler à une manifestation devant l'œuvre d'art. Depuis, c'est l'enchaînement. Si les policiers ont finalement renoncé à se rassembler devant l'obj