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«Les Verts sont la nouvelle matrice autour de laquelle peut se réorganiser la gauche»

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Responsable des études politiques et économiques chez l’institut Viavoice, Stewart Chau analyse pour «Libération» les premiers enseignements du second tour des municipales.
La candidate écologiste à la mairie de Strasbourg, Jeanne Barseghian, lors de son discours de victoire devant les militants sur le parvis du théâtre national, dimanche soir. (Pascal BASTIEN/Photo Pascal Bastien pour Libération)
publié le 29 juin 2020 à 7h38

Spécialiste de la stratégie d'opinion, Stewart Chau est responsable des études politiques et économiques chez le sondeur Viavoice avec lequel Libération publie son baromètre politique. Il estime que le taux d'abstention record ce dimanche illustre le fait que le virus a vidé de sa substance le débat électoral et s'interroge sur les effets à venir de la vague verte dans la recomposition du paysage politique.

L’abstention est-elle le fait le plus marquant de cette élection ?

Elle est en tout cas historique, c’est du jamais vu. Certes, cette élection restera marquée à jamais par la crise sanitaire, mais je ne crois pas que ce soit la peur du virus qui explique la désaffection des électeurs et notamment des plus jeunes. En revanche, la pandémie a eu un effet délétère sur le temps de la campagne et l’a vidé de toute substance, la reléguant très loin dans les préoccupations des Français. Mais il faut aussi noter que cette désaffection des électeurs pour un scrutin auquel ils devraient être très attachés – l’élection de leur maire – s’aggrave d’élection en élection.

Quelle est l’ampleur de la décrue ?

En 1983, 79,7% des inscrits avaient voté au second tour des élections municipales, en 2014 ils étaient 62,1% et ils ne sont plus qu’autour de 40% aujourd’hui. Cette désaffection pose de plus en plus la question de la légitimité des élus politiques, et ce d’autant plus que le contexte de crise actuelle pourrait les amener à prendre des décisions très lourdes de conséquences. Il y a là une part de défiance évidente chez certains et de distance naturelle de plus en assumée vis-à-vi