Pas de miracle pour la majorité présidentielle. Et même une sanction très nette, bien au-delà des pronostics les plus sévères. L'extraordinaire chamboulement politique de 2017 n'aura donc pas connu de réplique, trois ans plus tard, au niveau municipal. A l'image d'Agnès Buzyn, elle-même non élue conseillère de Paris et qui n'atteint pas les 15 % dans la capitale, la plupart des candidats macronistes ont raté le pari du «dépassement». Marginalisés, ils n'auront réussi à être victorieux que dans les villes où ils ont pris la roue des sortants de droite, ce qui constitue l'immense majorité des alliances qu'ils ont conclues. Et encore…
Englouti sous la vague verte, le parti majoritaire a vu s'effondrer ses très rares espoirs de victoire. D'abord à Strasbourg, seule grande ville où le candidat LREM, Alain Fontanel, semblait en mesure de l'emporter. La défaite est plus retentissante encore à Bordeaux pour le maire sortant, Nicolas Florian, successeur d'Alain Juppé, soutenu par François Bayrou et allié au marcheur Thomas Cazenave, proche du chef de l'Etat. Sa réélection était jugée quasiment assurée. En l'emportant nettement au Havre, plus largement que prévu, le Premier ministre sauve son camp de la catastrophe. Avec 58 % des suffrages, Edouard Philippe sort renforcé et relégitimé de ce second tour. De quoi calmer peut-être les ardeurs des nombreux macronistes historiques, souvent issus de la gauche, qui réclament en coulisse un changement à Matignon, au