Elle est apparue vacillante, stressée, le nez dans ses fiches ou le regard paniqué vers son ancien directeur de cabinet. Mais Agnès Buzyn n'aura finalement jamais sombré devant les députés. Mardi après-midi, quarante-huit heures après sa douloureuse défaite au second tour des élections municipales à Paris (elle n'a même pas été élue conseillère), l'ancienne ministre de la Santé se retrouvait de nouveau en mauvaise posture face à la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur le Covid-19. Attendue au tournant, l'ex-candidate a été interrogée durant quatre heures sur sa gestion de la crise avant son départ du ministère, le 16 février. Sans esquiver, elle s'est expliquée sur ses décisions sanitaires, ses déclarations contradictoires, ses choix politiques. Agnès Buzyn «assume» les décisions prises, quitte à vanter à l'excès son action jusqu'à l'arrivée de l'épidémie en France.
Sur la question du stock de masques, devenue l'emblème de l'impréparation de la France face à une pandémie, la ligne de défense d'Agnès Buzyn peut tenir en quelques mots : une ministre de la Santé n'a pas à être informée de ce sujet. Trop spécifique, se défend-elle. Alors que la France disposait, en 2010, d'un milliard de masques chirurgicaux et 700 millions de masques FFP2 (le modèle plus protecteur), ce stock s'est délité et ne représentait que quelques dizaines de millions en