C’est une petite enclave dans la longue bande côtière urbanisée qui court des remparts de Saint-Malo jusqu’à la pointe de la Varde, au nord de la cité corsaire. Un camping désaffecté d’un peu plus d’un hectare et demi, envahi d’herbes sauvages et parsemé de quelques pins et peupliers, où les emplacements délimités de haies sont toujours visibles mais dont les sanitaires sont aujourd’hui condamnés. De ce promontoire qui domine la plage du Minihic, en contrebas, on embrasse tout l’horizon. Jusqu’à la pointe du cap Fréhel, plus au sud, que l’on devine dans la brume. Voilà bientôt cinq ans que ce petit bout de terrain, les Nielles, cristallise les passions et alimente les rumeurs en tous genres. Depuis que la municipalité, en 2015, a lancé un «appel à idées» et retenu le groupe malouin Raulic pour y construire un important complexe hôtelier et de thalassothérapie.
Pas une semaine ou presque sans que les opposants au projet, qui dénoncent «la bétonisation du littoral» et un «chantier pharaonique», ne défraient la chronique locale. Et opposent à un projet jugé démesuré, même s'il se veut irréprochable sur le plan environnemental, la préservation d'un espace naturel, populaire et familial. «Il faut préserver ce lieu en l'aménageant et en l'ouvrant au public, tout en laissant la plage telle qu'elle est, martèle Véronique Jouannic, vice-présidente de l'association Autour des Nielles (ADN), qui habite à un jet de pierre des parcelles concernées. Ce qui