La justice va devoir se pencher sur les éventuels manquements des décideurs publics, administratifs et politiques dans la gestion de l’épidémie de coronavirus. Ce jeudi, le collectif Inter-Urgences, agissant au nom des hospitaliers ulcérés d’avoir été privés de masques et protections lors de l’afflux de patients atteints du Covid, a déposé plainte contre X avec constitution de partie civile pour «abstention volontaire de prévenir un sinistre», «violence et homicide involontaire» et «mise en danger de la vie d’autrui» devant le doyen des juges d’instruction. Mardi, trois médecins de Tours, réunis dans le collectif C19, s'étaient eux aussi constitués parties civiles.
Cette semaine marque donc une étape procédurale supplémentaire. Le 8 juin, face à l’avalanche de plaintes contre X, le procureur de la République, Rémy Heitz, avait annoncé l'ouverture d'une enquête préliminaire «chapeau» sur la gestion de la crise du Covid-19. L'idée : réunir le corpus documentaire commun à toutes les plaintes, à commencer par la littérature scientifique, puis les examiner individuellement. Un travail qui s'annonce déjà titanesque. Selon nos informations, le parquet de Paris était déjà saisi au 25 juin de 75 plaintes émanant de particuliers ou de collectifs. Et ce n'est peut-être qu'un début, 200 000 formulaires de plaintes ayant été téléchargés sur le site plaintecovid.fr.
La crainte d'une «déperdition de preuves»
L'initiative du procureur de la République a calmé les esprits. Mais à peine un mois plus tard, les avocats s'inquiètent de