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Bilan

Intérieur: Castaner, après les coups le contrecoup

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Le passage de l’ex-maire de Forcalquier au ministère de l'Intérieur aura été marqué par un sentiment ambivalent de l’institution policière à son égard, et par une polarisation inédite autour de la question des violences des forces de l’ordre.
Christophe Castaner à Evry (Essonne), le 9 juin. (POOL/Photo Ludovic Marin. Reuters)
publié le 6 juillet 2020 à 19h13

«Je ne lâcherai jamais les policiers», «soutien indéfectible», «gratitude totale à l'égard des forces de l'ordre». Combien de fois Christophe Castaner a-t-il écrit sur Twitter ou prononcé ces mots depuis son arrivée au ministère de l'Intérieur, en octobre 2018 ? Des centaines au moins, surtout si l'on ajoute les adresses du même ton de son secrétaire d'Etat, Laurent Nuñez. Un rythme bien plus frénétique, en tout cas, que tous leurs prédécesseurs réunis. Des tweets comme seule prise sur une institution dont Castaner ne connaissait ni les rouages ni les enjeux à sa nomination, et qui, deux ans plus tard, nourrit un sentiment ambivalent à son égard. D'un côté, l'ex-maire de Forcalquier n'a jamais été considéré comme un interlocuteur crédible par la haute hiérarchie policière. De l'autre, certains syndicats se réjouissaient de sa proximité avec les forces de l'ordre, gage de négociations souvent victorieuses.

A dire vrai, le passage de Christophe Castaner place Beauvau restera sans nul doute dans l’histoire de l’institution, tant les deux années passées ont été celles d’une cassure. Avec l’institution donc, qui n’a jamais cru en un ministre vu d’abord comme l’ami du Président, mais surtout avec la population, après l’épisode de maintien de l’ordre le plus violent depuis Mai 68, lors du mouvement des gilets jaunes. Durant des semaines, de novembre 2018 à l’été suivant, les cortèges ont investi les grandes villes de France, léguant aux agences de presse d