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Bilan

Christophe Castaner, suspendu

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Le passage de l’ancien maire de Forcalquier à l’Intérieur aura été marqué par un sentiment ambivalent de la police à son égard et par une polarisation inédite autour de la question des violences des forces de l’ordre.
A Vélizy-Villacoublay, près Paris, le 7 février. (Photo Denis Allard pour Libération)
publié le 6 juillet 2020 à 20h06

«Je ne lâcherai jamais les policiers», «gratitude totale à l'égard des forces de l'ordre»… Ces mots, Christophe Castaner les a tweetés ou prononcés, depuis son arrivée au ministère de l'Intérieur en octobre 2018, à un rythme plus frénétique que tous ses prédécesseurs. Des expressions de «soutien indéfectible» comme seule prise sur une institution dont il ne connaissait ni les rouages ni les enjeux à sa nomination, et qui, deux ans plus tard, nourrit un sentiment ambivalent à son égard. D'un côté, l'ex-maire de Forcalquier n'a jamais été considéré comme un interlocuteur crédible par la haute hiérarchie policière. De l'autre, certains syndicats se réjouissaient de sa proximité avec les forces de l'ordre, gage de négociations souvent victorieuses.

Blessures graves

Les deux années de Castaner Place Beauvau auront été celles d’une cassure. Avec l’institution donc, qui n’a jamais cru en un ministre vu comme l’ami du Président, mais surtout avec la population, après l’épisode de maintien de l’ordre le plus violent depuis Mai 68, lors du mouvement des gilets jaunes. De novembre 2018 à l’été suivant, les cortèges ont investi les grandes villes, léguant aux agences de presse des photos à peine croyables, des Champs-Elysées saccagés à l’enceinte de la préfecture du Puy-en-Velay en flammes. Acculés par l’opposition de droite et d’extrême droite, Castaner et son secrétaire d’Etat, Laurent Nuñez, ont opté pour la répression : un usage sans précédent des armes dites de force inter