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Libération
Le portrait

Jean-Luc Romero-Michel, fort comme un veuf

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Endeuillé par la mort de son mari il y a deux ans, l’élu parisien, militant anti-sida et pour le droit à mourir, plaide la dépénalisation des drogues.
(Photo Marie Rouge pour "Libération")
publié le 6 juillet 2020 à 17h27

Ce n'est pas tout à fait un appartement. C'est aussi bien un mausolée à la mémoire du mari disparu qu'un temple, avec ses bouddhas, comme ceux qui l'apaisent à Pattaya. Dans son nouveau deux-pièces, à quelques pas de la Porte Dorée (XIIe arrondissement), le portrait du défunt est en tout cas omniprésent, décliné en tableaux, dessins et photos en noir et blanc. Effigies de son Antinoüs et manifestes d'une douleur incommensurable. Pourtant, Jean-Luc Romero-Michel, lorsqu'il reçoit par une belle et agréable fin de journée de la mi-juin, loin de se morfondre, respire la gaieté et la légèreté. Chemise à fleurs, jean, mocassins, etc. : le sexagénaire est en bleu de la tête aux pieds. Il s'inquiète seulement pour un smartphone égaré dans un VTC et exhibe sur ses bras ses derniers tatouages - «Free» sur le gauche et «Survivant», en thaï, sur le droit.

«Le confinement chez ma mère à Béthune [dans le Pas-de-Calais] a été bénéfique car j'étais totalement épuisé. Jusque-là, je me voilais la face et je ne voulais pas me l'avouer», raconte depuis son canapé le conseiller de Paris réélu pour un «dernier mandat» électif au côté d'Anne Hidalgo, qui l'a nommé adjoint à la lutte contre les discriminations. Sa «fuite en avant» ? Presque deux années de deuil noyées dans le travail et le militantisme à travers la France. Une façon d'oublier la mort prématurée de son époux, Christophe, 31 ans, d'