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Bilan

Ministère de la Justice : Belloubet paie la fracture

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La ministre de la Justice ne fait pas partie du nouveau gouvernement et quitte la place Vendôme après trois années tourmentées au cours desquelles la fracture n'aura eu de cesse de se creuser avec la profession judiciaire. Eric Dupond-Moretti prend sa place.
Nicole Belloubet à l'Elysée, en février. (ALAIN JOCARD/Photo Alain Jocard. AFP)
publié le 6 juillet 2020 à 19h37

L'une de ses dernières interventions publiques sonnait déjà comme des adieux : «On voudrait que les choses ne s'arrêtent jamais», a prononcé Nicole Belloubet, le 30 juin sur France Inter. Remplacée par la star des prétoires Eric Dupond-Moretti, l'ex-garde des Sceaux, en poste depuis 2017, s'est vue remercier lors du remaniement ministériel, ce lundi, après un mandat qui aura été pour le moins agité. En trois ans, elle se sera attiré les foudres conjointes des magistrats, avocats et greffiers qui n'ont eu de cesse de s'opposer à ses différents projets ou réformes. Rarement le fossé n'aura été si important entre un ministre de la Justice et la profession, laissant dans les mémoires des images marquantes comme ce jeté de robes noires lors de son discours de rentrée à Caen, en janvier 2020. Tous les barreaux de France étaient alors en grève, depuis plusieurs semaines, pour protester contre la réforme des retraites et l'entrée des avocats dans le régime universel, synonyme, pour eux, de mort de la profession.

«Je n'ai pas de mauvaises relations avec les avocats, elles sont parfois tendues parce que nous sommes en désaccord sur un certain nombre de points», nuançait à l'époque Nicole Belloubet dans une intervie