Y aura-t-il une seconde vague ? Alors que le Covid-19 continue de progresser dans le monde et que les principaux foyers de contamination n'ont pas encore passé le stade du pic épidémique, la question peut sembler incongrue. Elle est sur toutes les lèvres en France où, Mayotte et Guyane exceptés, le déconfinement a redonné des couleurs aux joues et sorti l'économie de sa léthargie mortelle. Car la douceur des beaux jours, si elle semble déplaire au virus, s'est accompagnée d'un net relâchement de la vigilance. Les images des concentrations de population lors de la Fête de la musique ou sur les berges parisiennes ont fait craindre une reprise des contaminations ; le pire ne s'est, fort heureusement, pas produit. De quoi conforter les plus coronasceptiques et faire baisser la garde aux plus prudents (ou flippés ?) d'entre nous. Mais gare à l'abandon des gestes barrières et des règles de distanciation sociale, prévient dans Libération Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique mis en place par Emmanuel Macron. En l'absence de réponse médicale - pas de vaccin, pas de traitement ni de molécule miracle -, seul le respect de ces règles élémentaires peut nous prémunir d'un nouvel épisode massif de contamination. Au-delà d'une explosion de clusters sur le territoire, le principal risque s'appelle «super-contaminateurs». Identifier, tester, isoler : la doctrine «de guerre» sur laquelle médecins et politiques se sont accordés reste la seule valable pour affronter cette crise qui s'éternise. Porter un masque, se laver les mains, éviter les contacts avec les plus fragiles. Face à un virus loin d'avoir livré tous ses secrets, la simplicité et l'évidence des seuls moyens efficaces contre la propagation continuent de dérouter. Il est plus que jamais vital de les appliquer. Etat d'urgence sanitaire ou pas.
Éditorial
Risque
publié le 8 juillet 2020 à 19h51
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