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Reportage

Notre-Dame : à Ermenouville, des «savoir-faire disparus» au service de la charpente

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L'incendie de Notre-Dame de Parisdossier
Sur un chantier normand, l’association Charpentiers sans frontières, qui mène des restaurations avec des techniques d’époque, a présenté une réplique partielle de la toiture de Notre-Dame.
Les artisans de Charpentiers sans frontières, mardi, sur le chantier d’Ermenouville. (Photo Edouard Caupeil pour Libération)
publié le 9 juillet 2020 à 19h11

Ce qui frappe d'abord, c'est l'ambiance sonore. Poc ! Un silence. Poc ! Un silence. La hache qui tombe sur le flanc du tronc. Pas de bruit de tronçonneuse, pas de moteur. Pas de poussière non plus. La hache ne produit que des copeaux. Sur une prairie du château du Mesnil-Geoffroy, à Ermenouville (Seine-Maritime), une équipe de Charpentiers sans frontières monte la réplique grandeur nature d'une «ferme» de Notre-Dame : en clair, l'un des éléments triangulaires formant la base de la charpente incendiée. Le travail se fait comme en 1220, à la hache, même pour aplanir les surfaces. On appelle cette technique l'équarrissage. Elle pourrait paraître arriérée ; elle est moderne. Econome en bois, respectueuse des oreilles et des poumons des ouvriers, valorisant le geste et le savoir-faire, cette méthode low tech «n'a rien de folklorique», affirme François Calame, président de Charpentiers sans frontières. Preuve qu'elle convient à notre époque : elle tient même les délais. Les 25 charpentiers ont terminé l'assemblage prévu sur une semaine avec un jour d'avance. Achevé le 7 juillet, ce montage n'est pas un spectacle. C'est une démonstration de ce qui pourrait se faire à Notre-Dame.

«Virtuoses» 

La cathédrale comportait 25 fermes, celle-ci est la numéro 7. Les relevés de Rémi Fromont et Cédric Trentesaux, effectués en 2014, servent de modèle. Leurs tracés et leurs photos sont accrochés sur le site. Fondée en 1992 par François Calame, ethnologue et conservateur du patrimoine, l'asso