«Testez, testez, testez !» La fameuse recommandation du directeur de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a de façon générale été très peu suivie par les autorités françaises en métropole. Manque de matériel, manque d’anticipation, manque de volonté politique… Mais la vague épidémique a mis deux mois supplémentaires pour traverser l’Atlantique : en Guyane, ce délai a permis d’organiser une campagne de tests massive. Pour la semaine du 28 juin au 4 juillet, le taux de dépistage du Covid-19 était de 448 pour 100 000 habitants au niveau national, contre 1 729 pour 100 000 en Guyane. La région de Saint-Georges de l’Oyapock, frontalière du Brésil, a été particulièrement surveillée. Les taux de dépistage y sont parmi les plus élevés du monde.
Depuis le début, Charlène a été en première ligne dans cette guerre des cotons-tiges. Ce samedi, cette infirmière baille à plusieurs reprises derrière son masque bleu, dans la pirogue qui descend le fleuve Oyapock. Elle se frotte les tempes, et n’élève pas la voix malgré le bruit du moteur. Elle va une nouvelle fois tester les habitants