C'est l'un des dossiers les plus emblématiques des violences commises par des policiers durant le mouvement des gilets jaunes, et l'un des symboles d'une dérive du maintien de l'ordre à la française. Les images, filmées à Paris lors de l'«acte III» le 1er décembre 2018 au soir dans l'enceinte du restaurant Burger King de l'avenue de Wagram (XVIIe arrondissement), ont été visionnées des centaines de milliers de fois depuis, sur les réseaux sociaux comme à la télévision. On y voit plusieurs manifestants, debout ou recroquevillés à terre, tentant par tous les moyens de se protéger des nombreux coups de matraque et coups de pied portés par plusieurs policiers.
Le 23 juin 2020, quatre des CRS qui sont intervenus dans le restaurant ont été mis en examen pour «violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique» - deux d'entre eux sont poursuivis pour «violences volontaires avec ITT [incapacité totale de travail, ndlr] inférieure à huit jours». Ils ont été placés sous contrôle judiciaire. Résultat d'une enquête erratique, dont Libération révèle la teneur. Après des mois d'investigations apathiques, les gestes brutaux des policiers font désormais l'objet d'une analyse sans équivoque, exposée par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) dans son rapport de synthèse, daté du 23 juin : «Au vu des positions des victimes (allongées ou assises pour certaines d'entre elles), de l'attitude de ces derni