Il a rejoint en 2012 les bancs de droite à l'Assemblée nationale. En novembre 2019, il a sollicité et obtenu les suffrages de ses collègues. Il est depuis leur président. Aussi peut-on dire de Damien Abad, député Les Républicain (LR) de l'Ain, qu'il connaît bien sa boutique. Mais est-on jamais prêt à gérer, sur fond de pandémie, 104 parlementaires sevrés d'hémicycle et confinés aux quatre coins du pays ? «Priver un député d'Assemblée, c'est d'une violence inouïe, témoigne le chef du groupe LR, dans son bureau enfin retrouvé. Certains ont craqué. Ils étaient en souffrance, isolés, se sentant inutiles ou sans prise sur les événements. J'ai aussi dû gérer la mort d'un collègue, les passages de deux autres en réanimation et les familles au téléphone.»
Et lui ? «Je l'ai bien vécu», résume-t-il, patelin. Et l'on se souvient avoir vu, lors des points presse vidéo qu'il animait chaque semaine depuis son salon, le visage tranquille d'un Bouddha pointer derrière le parlementaire. D'autres effigies de l'Illuminé, apprend-on, ornent le logis : s'il ne pratique pas le bouddhisme, l'élu est séduit par «sa recherche de la plénitude et son côté optimiste». Il a quelques raisons de l'être. A droite, Abad est l'un des hommes du moment. Durant le confinement, ses interventions répétées en ont fait l'une des plus visibles figures de son camp. Il a pris début juin la vice-présidence de la commission d'enquête sur la gestion de l'épidémie. Tout cela, donc, après