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Start-up

Le grand clic-à-brac du microtravail

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Depuis quelques années, des start-up proposent à tout un chacun, via leurs applications, de gagner de l’argent pour arrondir ses fins de mois en jouant les espions des marques dans les points de vente. Problème : aucun statut n’encadre ces microtravailleurs.
L’appli BeMyEye a payé ces dernières années plus de 55 000 personnes à hauteur de près de 2 millions d’euros au total, sans verser de cotisations. (Photo Nicolas Lascourrèges)
publié le 15 juillet 2020 à 19h16

Ces applications font une promesse que bien d'autres ont tenue avant elles : gagner de l'argent facilement. Elles s'appellent BeMyEye, Roamler, WinMinute ou encore Mobeye, et proposent à leurs utilisateurs, via leur téléphone, de réaliser des missions courtes et rémunérées, le plus souvent dans des supermarchés. C'est ce que l'on appelle le «microtravail». La tâche la plus courante consiste à prendre en photo des produits disposés dans un rayon, afin de s'assurer qu'ils sont bien placés et bien étiquetés. Dans un Spar du nord de la France, il est par exemple écrit sur BeMyEye : «Votre mission si vous l'acceptez sera de prendre en photo des produits dans les rayons du magasin. La rémunération est de 0,90 euro par produit trouvé et validé.» D'autres mini-jobs, mieux payés, consistent à jouer les clients mystères dans des lieux commerciaux. «On nous demande de surveiller des animateurs commerciaux. Il faut les prendre en photo pour vérifier qu'ils ont bien la tenue, aller leur poser des questions pour voir s'ils tiennent le bon discours», décrit Brahim, un ancien utilisateur de 22 ans.

Auparavant, les marques faisaient appel à des sous-traitants ou à des salariés pour réaliser ce type de missions. Mais bien souvent, la tâche était trop importante et les résultats pas satisfaisants. Ces start-up du microtravail sont ainsi nées avec l'idée de simplifier le déploiement des produits de Nestlé, Coca-Cola ou encore Samsung, en plaçant le consommateur au cœur du dispo