«Homme des territoires» équipé d'un logiciel de droite, Jean Castex pensait sans doute un peu à Colbert et à Keynes en écrivant son discours de politique générale «en ce moment particulier de l'histoire». En se présentant mercredi à 15 heures devant les députés, le Premier ministre a évidemment placé d'emblée l'action de son gouvernement sous le signe du «plan de relance industrielle, écologique, locale» à 100 milliards d'euros annoncé la veille par Emmanuel Macron. Plan qui sera détaillé début septembre et qu'il est chargé de mettre en œuvre dans «les 600 jours» qui restent avant la fin du quinquennat. «Les crises jouent le rôle de révélateur : quand la tempête souffle, éclatent les fragilités. La crise sanitaire a mis en lumière les difficultés et défaillances, les faiblesses de notre économie et de notre appareil productif»…
Une fois planté le décor de cette «crise économique d'une ampleur inégalée depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale», Castex a évidemment fait de «la lutte contre le chômage et la préservation de l'emploi […] la priorité absolue des dix-huit prochains mois». En déroulant un calendrier et une méthode commando : dès vendredi, celui qui a «toujours cru aux vertus du dialogue social» réunira à Matignon «l'ensemble des partenaires sociaux» pour faire le tour des grands enjeux à venir. «A commencer par le plan de relance de notre économie», qui devrait s'imposer dans l'agenda