Comme l'ensemble des dirigeants syndicaux et patronaux, Laurent Berger, numéro 1 de la CFDT, a rendez-vous ce vendredi à Matignon. Retraites, assurance chômage, plan de relance, emploi des jeunes : les sujets sur la table sont très nombreux. A Libération, il expose ses priorités.
Après les années Philippe, deux rendez-vous avec le Premier ministre en une semaine, c’est une révolution ?
Ce n’est pas une révolution, c’est un changement de style. On ne peut pas le nier, une relation assez directe, assez cash et la volonté très affichée d’avoir du dialogue social. On a suffisamment constaté et contesté le fait qu’il n’y avait pas de place pour le dialogue social dans le pays pour ne pas constater que Jean Castex en parle beaucoup. Maintenant, ça se mesurera aux faits. On lui a remis un dossier contenant nos propositions la semaine dernière.
Quelles sont vos lignes rouges ?
Sur les retraites, il n’y a pas de place à l’agenda 2020. Le sujet c’est l’emploi, ils le disent eux-mêmes. Cela ne veut pas dire que la CFDT ne continue pas de porter un système universel des retraites comme horizon, mais ce n’est pas le moment de remettre sur la table la question des déficits des régimes sociaux. Dans les annonces du Premier ministre, il manque pour nous des choses autour de l’accompagnement des jeunes en situation de pauvreté, notamment l’instauration d’un RSA jeunes. Dans le discours, il y a des choses qui ne sont pas méprisables, au contraire, comme le repas à 1 euro pour certains étudiants, mais clairement, il manque l’horizon : à travers ces mesures, quel modèle de développement on veut construire et quelle société pl