C'est le nouveau tube de l'été : impossible d'allumer une radio sans entendre le refrain «il faut relocaliser» repris en chœur par la gauche, la droite et le centre. Relocaliser par patriotisme économique ou par souci d'écologie : la raison varie selon affinités politiques. Mais presque tout le monde s'accorde à dire que la crise du Covid-19 a mis en lumière le besoin de renouer avec la souveraineté économique. Et dans cette bataille, la commande publique, qui représente environ 15 % du PIB, peut jouer un rôle moteur. Lors de sa visite sur le site de production lyonnais du géant pharmaceutique Sanofi-Aventis fin juin, Emmanuel Macron a érigé cette reprise en mains de la souveraineté économique en cause majeure de la fin du quinquennat. Ce qui n'a pas empêché le laboratoire, dix jours plus tard, d'annoncer un plan d'un millier de départs volontaires, preuve qu'en matière de relocalisation, il y a souvent un fossé entre la parole et les actes, entre la volonté affichée et la réalité économique. Exemple avec les uniformes du Service national universel (SNU). Vanté par le site internet du gouvernement comme une «aventure hors du commun», le dispositif mis en place en 2019 par Gabriel Attal, alors secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Education nationale, «vise à impliquer davantage la jeunesse dans la vie de la nation, promouvoir la notion d'engagement et favoriser un sentiment d'unité nationale autour de valeurs communes». On pourrait donc imaginer que le
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Relocalisation : un made in France bloqué à la frontière
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Dans un centre scout du Nord, à Morbecque, 120 adolescents volontaires testent le Service national universel (SNU), le 21 juin 2019. (Photo Aimée Thirion)
par Nicolas Massol
publié le 17 juillet 2020 à 20h01
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