A partir de lundi, le port du masque sera obligatoire en France dans les lieux publics clos recevant du public. Initialement prévue le 1er août, la date de mise en vigueur de cette obligation a vite été avancée face aux critiques des médecins. Depuis plusieurs semaines, ils alertent sur des «signaux faibles» de reprise de l'épidémie de Covid-19 et le relâchement des gestes barrières.
En plus des mesures déjà en vigueur, le port du masque sera désormais obligatoire dans l'ensemble des magasins des grandes enseignes alimentaires. Cette décision concerne les magasins des enseignes Auchan, Aldi, Carrefour, Colruyt, Cora, Groupe Casino, Intermarché, Leclerc, Lidl, Netto, Supermarché Match et Système U, précise la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) dans un communiqué. Dans un tweet, Olivier Véran a indiqué que cette obligation concernerait aussi «les commerces, établissements recevant du public, marchés couverts, banques…»
L'amende en cas d'infraction sera la même que celle actuellement appliquée dans les transports publics, soit 135 euros, a confirmé dimanche après-midi la Direction générale de la Santé (le Parisien l'avait annoncé un peu plus tôt).
Dès lundi, le port du masque sera obligatoire dans les lieux clos comme l’a annoncé @JeanCastex. Cela concerne les commerces, établissements recevant du public, marchés couverts, banques...
— Olivier Véran (@olivierveran) July 18, 2020
Gestes barrières et dépistage restent essentiels pour lutter efficacement contre le virus.
Une mesure vivement réclamée
Cet élargissement du port obligatoire du masque en lieux clos était vivement réclamé par des médecins, soignants et chercheurs, notamment dans une tribune parue sur Libération le 12 juillet. Ils sont notamment inquiets du risque de transmission par aérosol, qui «rend évidente l'obligation du port du masque pour la fréquentation de tous les lieux fermés publics, voire privés» : «La transmission par aérosol, donc uniquement par l'air respiré dans une pièce, semble être désormais reconnue comme une des voies majeures de transmission du virus en population générale, voie qui n'est pas affectée par le lavage des mains ou des surfaces ni par le respect du mètre de distance entre les personnes», écrivent les auteurs du texte.
Le port obligatoire du masque dans tous les lieux clos est déjà en vigueur dans certaines villes comme Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, après l'identification d'un cluster au sein d'un établissement scolaire. En Mayenne, six communes sont concernées par cette mesure depuis jeudi, alors que la situation dans le département est jugée problématique par le ministre de la Santé.
Limiter les risques de deuxième vague
Depuis le déconfinement, le port du masque pour les personnes de plus de 11 ans était déjà obligatoire dans les transports collectifs, sous peine d'une amende de 135 euros. Les musées et monuments imposent eux aussi déjà le port du masque dans leur enceinte.
L’objectif de l’élargissement du port du masque obligatoire dans tous les lieux publics clos est avant tout de limiter les risques d’une deuxième vague de l’épidémie. Au niveau national, le taux de reproduction effectif du virus (ou «R effectif», basé sur les tests virologiques positifs) est repassé légèrement au-dessus de 1 depuis la première semaine de juillet, et se situe actuellement à environ 1,20, selon Santé publique France. Cela signifie que chaque malade du Covid-19 contamine en moyenne 1,2 autre personne, ce qui va dans le sens d’une tendance à l’augmentation de la circulation du virus.