Son visage aux traits fins et juvéniles était jusque-là méconnu. Le discret Charles Constantin-Vallet («CCV»), bientôt 45 ans, s'est imposé à la lumière d'un procès hors-norme, celui des prêts Helvet Immo - commercialisés en 2008 et 2009 - de la principale filiale crédit de BNP Paribas. Des prêts toxiques, accordés en francs suisses mais remboursables en euros, au sujet desquels les emprunteurs (4 655, dont 2 300 se sont constitués partie civile) n'ont pas été avisés du haut risque de change. Résultat : la banque française, qui a été condamnée fin février (et a fait appel) pour «pratique commerciale trompeuse», devra s'acquitter d'une amende maximale et indemniser ses clients. Une décision forte, à peine célébrée par Constantin-Vallet, le conseil de 1 300 parties civiles : «J'étais déjà dans le coup d'après.»
Résolument pugnace, voilà neuf ans que l'avocat parisien fait feu de tout bois, du civil au pénal, face au mastodonte bancaire. Début juillet encore, «CCV» ferraillait devant le premier président de la cour d'appel de Paris. La banque conteste l'exécution provisoire, qui la contraint à verser les dommages-intérêts (plus de 120 millions d'euros) avant le procès en appel. En attendant la décision fixée au 11 septembre, la robe noire fustige «une procédure de diversion» : «La BNP veut reprendre la main économiquement. Or rien ne justifie que la banque repousse encore l'indemnisation des victimes.»
Tout a commencé dans son bureau en septemb