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Libération
Le portrait

Marc Fratani, magouilles et sacrée gouaille

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L’homme lige de Bernard Tapie du temps de sa splendeur marseillaise règle ses comptes avec son ancien patron après l’avoir longtemps protégé.
(Photo Olivier Monge. MYOP)
publié le 22 juillet 2020 à 17h26

Il reçoit à déjeuner au Cercle des nageurs de Marseille - mais c'est nous qui payons l'addition du repas. Il n'est pas membre du club, mais on lui donne quand même du «monsieur Fratani» à l'entrée. Ce septuagénaire commande aussi le respect. Il y est comme un poisson dans l'eau, comme partout dans la cité phocéenne. Poisson pilote de Bernard Tapie durant un quart de siècle, c'est pour cela qu'on vient le voir.

Marc Fratani avait publié en 2009 un livre à décharge de son grand homme, dont le titre Le mot d'ordre était : "Liquidons Tapie !" fleurait trop l'ouvrage de commande. Il aura récidivé au printemps dernier, avec un autre bouquin à l'intitulé allant cette fois droit au but, la devise de l'OM : le Mystificateur. Un pur règlement de comptes qu'il aura reporté un temps, apprenant que son ancien héros était atteint d'un cancer, puis passant à l'acte en pestant contre une «mise en scène» de sa maladie. Rien ne prédestinait Marc Fratani à se mettre au service, corps et âme, pour le meilleur ou le pire, d'un homme comme Bernard Tapie. Il se définit sans plus de fioritures comme «Corso-Marseillais», parents natifs de Corte et Ajaccio, lui-même sur la rive d'en face, mais tient à prévenir d'entrée de jeu : «Attention, c'est la porte ouverte à tous les fantasmes.» On veut bien le croire sur ce point.

Politiquement, il aura démarré très à gauche à la fin des années 60, au sein de la Jeunesse communiste révolutionnaire (JCR), tendance trot