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Libération
Le portrait

Jeanne Barseghian, nature et découverte

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D’un naturel discret et jovial, la nouvelle et encore méconnue maire écolo de Strasbourg se révèle inspirée et inspirante.
Jeanne Barseghian. maire de Strasbourg, le 20 juillet. (Photo Pascal Bastien)
publié le 23 juillet 2020 à 17h06

Machinalement, on appuie sur le bouton 9. Neuvième étage de l’incontournable centre administratif de Strasbourg, paquebot démodé de toute éternité, le genre de bâtiment qui vieillit mal dès sa sortie de terre. C’est là, avec vue imprenable sur la ville, que les édiles reçoivent. Il y a encore la pancarte indiquant les bureaux de Roland Ries, douze ans dans le fauteuil de maire. Mais cette fois, c’est Jeanne Barseghian qu’on vient voir. On a rendez-vous avec «l’inconnue» au bataillon qui a ruiné les plans du parti présidentiel : la capitale alsacienne ville prenable, presque une bagatelle pour LREM. On vient voir «l’inexpérimentée» arrivée en tête au premier tour, qui s’est frottée à une légende vivante, s’est même fâchée avec elle, l’ancienne maire et ministre socialiste Catherine Trautmann. Et la discrète écolo de 39 ans, dans une triangulaire défavorable, a mis simplement une raclée à l’ultrafavori du scrutin, le dauphin de Ries, Alain Fontanel, allié à la dernière minute avec le LR Jean-Philippe Vetter. Ils font 35 %, elle 42 %.

Devant l'ascenseur, l'huissier dit : «Ça a changé.» On redescend d'un cran. De huit, précisément. La nouvelle maire de Strasbourg s'est installée dans une salle de réunion avec vue sur la rue, pas sur les toits. Rompre avec la verticalité du p