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Libération
Récit

A Marseille, l’équipe Rubirola prend ses quartiers

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La docteure a posé ses valises voilà trois semaines dans la mairie, qui n’avait connu que trois édiles en soixante-dix ans. Au milieu des dorures d’un lieu figé par les années Gaudin, les élus du Printemps marseillais plongent la tête la première dans la situation chaotique de la ville.
Olivia Fortin et Michèle Rubirola, le 7 février. (Photo Patrick Gherdoussi)
par Stéphanie Harounyan, correspondante à Marseille
publié le 24 juillet 2020 à 19h06

Sous les piles de dossiers déjà garnies, un large bureau en bois, moulures aux pieds, fend la pièce avec vue sur le Vieux-Port. «Pour moi, ce n'est pas une table de travail, tranche Michèle Rubirola. Et puis il incarne un passé historique un peu lourd.» La nouvelle maire de Marseille connaît l'anecdote : en 1995, fraîchement élu, Jean-Claude Gaudin avait fait rapatrier au premier étage de l'hôtel de ville la table de travail de Gaston Defferre, boudée par son prédécesseur, Robert Vigouroux, amateur de mobilier moderne.

Le 4 juillet au soir, son écharpe tricolore enfin acquise à l'issue d'un vote rocambolesque, Michèle Rubirola avait poussé la lourde porte du bureau de «Monsieur le maire», dixit les lettres peintes sur le fronton à l'entrée, accompagnée de ses enfants et de son mari. «J'avais de l'émotion, mais surtout l'impression d'entrer dans le salon d'un roi», raconte-t-elle aujourd'hui. En ouvrant un tiroir du bureau, elle trouve un flacon de parfum Hermès qu'elle n'a toujours pas osé jeter. Près de la fenêtre, Jean-Claude Gaudin a