Sous les piles de dossiers déjà garnies, un large bureau en bois, moulures aux pieds, fend la pièce avec vue sur le Vieux-Port. «Pour moi, ce n'est pas une table de travail, tranche Michèle Rubirola. Et puis il incarne un passé historique un peu lourd.» La nouvelle maire de Marseille connaît l'anecdote : en 1995, fraîchement élu, Jean-Claude Gaudin avait fait rapatrier au premier étage de l'hôtel de ville la table de travail de Gaston Defferre, boudée par son prédécesseur, Robert Vigouroux, amateur de mobilier moderne.
Le 4 juillet au soir, son écharpe tricolore enfin acquise à l'issue d'un vote rocambolesque, Michèle Rubirola avait poussé la lourde porte du bureau de «Monsieur le maire», dixit les lettres peintes sur le fronton à l'entrée, accompagnée de ses enfants et de son mari. «J'avais de l'émotion, mais surtout l'impression d'entrer dans le salon d'un roi», raconte-t-elle aujourd'hui. En ouvrant un tiroir du bureau, elle trouve un flacon de parfum Hermès qu'elle n'a toujours pas osé jeter. Près de la fenêtre, Jean-Claude Gaudin a