«Difficile d'être plus clair», écrit la gendarmerie des Vosges sur Twitter en partageant ce visuel. On y voit différents cas de figure mettant en scène deux personnes, une malade du Covid-19 et une saine. A chaque situation correspond un «risque de transmission». Il serait de 90 % si personne ne porte de masque ; 5 % si seul le malade en a un ; 0 % si les deux personnes sont masquées et à 1 mètre l'une de l'autre. Les militaires vosgiens obtiennent plus de 15 000 partages, et le schéma fait le tour des réseaux depuis. D'où vient-il ? Dès le 15 juillet, à la veille de sa publication par les gendarmes, on le trouve, en anglais, sur des sites humoristiques comme 9Gag. La gendarmerie des Vosges assure que le visuel leur a été envoyé en message privé.
Ce n’est pas la première fois qu’un tel dessin circule. Problème : il ne s’appuie, comme les précédents, sur aucune base scientifique. Certes, le port du masque permet de limiter la circulation du virus (comme la distanciation physique ou le lavage des mains). Mais il est impossible de chiffrer avec exactitude dans quelles proportions. Surtout qu’on ne sait pas si ces dessins montrent des interactions en intérieur ou en extérieur, ou encore quels sont les masques utilisés (faits maison, chirurgicaux).
Il y a quelques semaines, au sujet d'un visuel similaire, Bruno Grandbastien, président de la Société française d'hygiène hospitalière (SF2H), remarquait que «des données comme celles de ce schéma s'appuient sur des modélisations fragiles sans prise en compte de tous les paramètres des modèles». Il réitère aujourd'hui : «Ce schéma va dans le bon sens, pour inciter les gens à porter le masque. Mais il est impossible de déterminer des pourcentages aussi précis. Le risque de contamination dépend de trop de facteurs, comme la charge virale, le taux d'humidité…» La gendarmerie des Vosges s'explique : «Ces données statistiques sont la représentation chiffrée, que nous avons jugée la plus convaincante, de grandes tendances : risque élevé, risque modéré, risque faible. Le but étant de sensibiliser le grand public sur la nécessité de porter un masque alors que les indicateurs sur le coronavirus repartent à la hausse.»